Les conséquences, une vision développementale
- Pénélope Allen

- 15 nov.
- 3 min de lecture
Je vous partage dans ce blogue une vision développementale des conséquences et de leur impact – une vision que je partage et que je propose dans mes consultations auprès des familles. Cet article pourrait ébranler certaines convictions… soyez prévenus! 😉
Quand l’enfant « fait des siennes »
Lorsque notre enfant adopte des comportements perturbateurs (résister aux consignes, lancer des objets, crier, bouder, etc.) notre réflexe est souvent de punir un comportement en utilisant des conséquences.
Autrement dit, on ajoute quelque chose de désagréable ou l’on retire quelque chose d’agréable, en espérant que l’enfant comprenne le message et change son comportement. Et parfois, on va plus loin : on choisit de retirer quelque chose qui tient à cœur à l’enfant — sa doudou, un sport, un moment privilégié avec nous — pensant que plus la conséquence « fait mal », plus elle sera efficace.
Mais… à quel moment avons-nous cru qu’en retirant ce que l’enfant aime le plus, on pouvait améliorer son attitude ? 🤔 C’est un peu comme si, au travail, après une semaine difficile, votre employeur décidait de vous retirer la machine à café, les horaires flexibles ou le 5 à 7 du jeudi… Croyez-vous que cela renforcerait votre motivation ? Hum, pas certaine !
Une approche qui oublie l’enfant
Ce type d’intervention découle d’une approche strictement comportementale, qui fait fi des émotions de l’enfant, de son niveau de maturité et de la qualité de la relation parent-enfant. Depuis des décennies, on nous répète qu’il faut «punir pour que l’enfant comprenne». Mais… comprendre quoi, au juste ?
Quand je parle de conséquences, je parle de situations comme :
Retirer le moment de lecture du coucher parce que votre enfant ne suit pas les consignes de la routine ;
Menacer d’enlever le temps d’écran quand il est surexcité à l’épicerie ;
Le placer en retrait ou lui retirer un jouet s’il tape son frère.
Il faut d’abord savoir que les conséquences ne changent pas le comportement. Et non! Ce n’est pas parce que vous donnez une conséquence que votre enfant apprendra et ne recommencera plus le comportement en question. Certes, il vivra du déplaisir, de la frustration, voire de la colère, mais cela n’entraîne pas d’apprentissages durables.
Le cumul de conséquences peut avoir un impact sur le développement émotionnel de l’enfant. Un enfant qui vit ou est menacé de trop de conséquences peut se refermer et « protéger » son cœur. Il peut aussi devenir imperméable aux interventions, ce qui veut dire que les conséquences ne lui font plus rien (ou donne l’impression de ne rien lui faire) … Vous pouvez vous rendre compte de cela lorsque vous constatez que vous devez augmenter le nombre ou l’intensité des conséquences utilisées. De plus, un enfant qui collabore seulement sous la crainte de se faire enlever quelque chose qui lui procure du plaisir ne développe pas de réelle motivation interne de faire les choses, il les fait seulement de façon extrinsèque. Il ne développe donc pas l’envie de faire les choses simplement par plaisir, pour contribuer à la microsociété qu’est votre famille ou pour vous faire plaisir.
L’utilisation de conséquences peut engendrer un impact négatif sur votre relation parent-enfant et sur la confiance que ce dernier peut avoir à votre égard. Car pourquoi faire confiance à un adulte qui me punit pour mon comportement d’enfant ? L’utilisation de conséquence mène souvent à de l’escalade de comportements et d’émotions désagréables, puisque l’enfant s’oppose à la conséquence et le parent insiste. Bang! Plus de conflits = plus de difficultés dans la relation. Aussi, cela peut avoir un impact considérable sur votre lead parental, car vous devez utiliser des stratagèmes pour que votre enfant vous suive et vous écoute.
Et les conséquences dites logiques elles ?



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