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La co-régulation des émotions chez l'enfant

Dernière mise à jour : il y a 10 heures

Dans l’approche de la parentalité bienveillante et positive, nous entendons régulièrement parler des émotions en général. Il est un des postulats principaux de cette approche de considérer les émotions que notre enfant vit. De plus, elle vise à ce que l’enfant développe une saine régulation des émotions à long terme.


En quoi consiste la co-régulation des émotions?

Tout d’abord, la régulation des émotions est le fait d’être capable de reconnaitre, gérer, contrôler ses pensées et ses émotions. L’enfant apprend la gestion de ses émotions par des interactions sécurisantes, chaleureuses, prévisibles, sensibles aux besoins et aimante d’un adulte bienveillant. Ces interactions sont donc ce qu’on nomme la co-régulation.


La co-régulation est un processus réciproque entre le parent et son enfant où la relation est utilisée pour calmer les émotions. Un système nerveux en calme un autre. L’enfant a alors un espace (votre relation) sécuritaire et fiable pour se déposer, déverser et vivre les émotions qu’il ressent. C’est un processus interactif et dynamique.


Être présent pour son enfant lorsqu’il vit une émotion lui envoie comme message qu’il n’est pas seul, qu’il est un être important et compétent, qu’il peut compter sur un adulte significatif pour le soutenir. L’adulte lui offre un environnement sécuritaire ainsi qu’un modèle de stratégies de gestion des émotions et de résolution de problème.


Avant la co-régulation, notre propre régulation!

La co-régulation commence tout d’abord par sa propre régulation en tant que parent. Ceci étant la base et la pierre angulaire du principe de co-régulation. Car comment supporter son enfant qui vit une émotion si nous-mêmes nous sommes aussi coincés dans les émotions que les comportements de notre enfant nous font vivre. Ouf! Ce n’est pas aussi simple à faire qu’à dire.


Je me permets de partager la pyramide conçue par Parenting Works qui illustre

clairement comment se développe la régulation des émotions chez l’enfant. Cela débute tout d’abord à la base de la pyramide par un parent qui gère bien son propre vécu, pour ensuite accompagner l’enfant dans la gestion de ses émotions. L’adulte soutient son enfant par sa présence et lui partage des stratégies d’adaptation et de gestion des émotions. La pyramide se conclut par le fait que, après de multiples interactions parent-enfant, l’enfant est plus en mesure de réguler ses émotions avec de moins en moins de soutien. En plus de cela, il est démontré que les interventions qui inclue de la co-régulation ont un impact positif sur la relation d'attachement parent-enfant et sur les compétences des parents à composer plus positivement avec les comportements de leur enfant.


Co-régulation selon l'âge de l'enfant

Il semble beaucoup plus évident que le poupon a besoin d'un niveau important d'accompagnement dans la régulation de ses affects, ce qui est effectivement le cas. D'instinct, nous sommes portés à prendre dans nos bras un bébé qui pleure, qui se tortille, qui ne semble visiblement pas bien. Toutefois, nos attentes semblent se modifier lorsque notre enfant commence à marcher, et encore plus lorsqu'il parle. Nous nous attendons donc à ce moment qu'il exprime ses émotions et que les comportements qui nous dérange diminuent. Par contre, rappelez-vous que leur cortex préfrontal est loin d'être encore assez développé pour réguler ses affects. Voir cet autre article à ce sujet. Votre enfant, malgré qu'il parle, est plus autonome et évolue du côté cognitif, à encore besoin de vous !


Voici des exemples d’attitudes et de comportements possibles de faire pour accompagner son enfant dans la co-régulation émotionnelle :

  • Parler calmement avec une faible intonation de voix.

  • Se placer à la hauteur de son enfant (s’accroupir au sol ou s’asseoir, par exemple).

  • Être disponible, être près physiquement de notre enfant à une distance qui ne sera pas trop envahissante pour lui. Évitez le plus possible les retraits ou mise à distance du parent. Il a besoin de vous pour s’apaiser.

  • Être pleinement concentré sur ce que vous faites à ce moment-là.

  • Assurer à notre enfant un espace sécuritaire (déplacer les objets autour au besoin, lui fournir une doudou ou un coussin).

  • Aider notre enfant à mettre des mots sur ce qu’il vit. Il se peut fort bien que votre enfant ne puisse répondre à la question « Comment te sens-tu? » à ce moment, ou même par la suite. Je vous invite à nommer pour lui l’émotion que vous pensez qu’il vit. Par exemple : « oh, je vois que tu es triste ».

  • Offrir un câlin à l’enfant, même si vous savez qu’il refuse habituellement. Tentez votre chance. À force de répétition, de stabilité, il saura que vous êtes là pour lui et qu’il peut se fier à vous.

  • Utiliser des phrases rassurantes, calmantes et normalisatrices : « Je suis là pour toi », « Tu vis de grosses choses à l’intérieur de toi »

  • Faire preuve de patience et de persévérance !



Source : Rosanbalm, K.D., & Murray, D.W. (2017). Caregiver co-regulation Across Development: A Practice Brief. OPRE Brief Washington, DC : Office of Planning, Research, and Evaluation, Administration for Children and Families, US. Department of Health and Human Services.


Pénélope Allen, ps.éd.


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